SEGOLENE ROYAL a été investie le 16 novembre 2006 Candidate du Parti Socialiste à la Présidence de la République.
Présidentielles 2007: les résultats du second tour Villeneuve-le-Roi (94) Inscrits 10 038 Abstentions 1 826 ( 18,19%) Votants 8 212 ( 81,81%) Blancs et nuls 344 ( 4,19%) Exprimés 7 868 ( 95,81%) | |||
Les résultats des communes voisines Athis-Mons Brunoy Crosne Draveil Grigny Juvisy-sur-Orge Montgeron Morangis Morsang-sur-Orge Paray-Vieille-Poste Ris-Orangis Savigny-sur-Orge Soisy-sur-Seine Vigneux-sur-Seine Viry-Châtillon Wissous Yerres Ablon-sur-Seine Alfortville Bonneuil-sur-Marne Cachan Charenton-le-Pont Chevilly-Larue Choisy-le-Roi Créteil Haÿ-les-Roses Ivry-sur-Seine Joinville-le-Pont Kremlin-Bicêtre Limeil-Brévannes Maisons-Alfort Orly Rungis Saint-Maurice Thiais Valenton Villejuif Villeneuve-Saint-Georges Vitry-sur-Seine | RESULTATS NATIONAUX Nicolas SARKOZY : 18 983 408( 53,06 % ) Ségolène ROYAL : 16 790 611( 46,94 % ) Abstentions : 7 128 894 (16,03) Votants : 37 343 469 (83,97) Blancs/nuls : 1 569 450 (4,20) Exprimés : 35 774 019 (95,80) |
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3 mai 2007 - n° 98 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Ségolène Royal à Charléty se pose en héritière de Mai 68
mar. mai 1, 2007 10:10
par Laure Bretton et Jean-Baptiste Vey
PARIS (Reuters) - Prenant le contre-pied de son adversaire de droite, Ségolène Royal a faites siennes les conquêtes de Mai 1968 face à Nicolas Sarkozy qu'elle a accusé de vouloir "remonter le temps" et de préparer une "France bloquée".
A cinq jours du deuxième tour, la première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée s'est posée en rempart de la "paix civile" face au "passage en force" de la droite.
Devant plus de 40.000 personnes réunies au stade Charléty pour un "concert de la fraternité" - et plusieurs dizaines de milliers d'autres dehors - la candidate socialiste a dénié au candidat de l'UMP le droit de se revendiquer du général de Gaulle.
A la veille de leur face-à-face télévisé, la présidente de la région Poitou-Charentes a attaqué le programme de Nicolas Sarkozy sur tous les plans sous les yeux d'une pléiade d'artistes dont Jane Birkin, Yannick Noah ou encore Grand Corps Malade.
En lieu et place de la "rupture" que veut incarner son adversaire, elle a vu "purement et simplement une fracture républicaine".
Dimanche lors du meeting parisien de l'UMP à Bercy, "la machine à remonter le temps était en marche. On était en juin 1968", a-t-elle déploré.
"Mais Doc Gynéco, ce n'est pas André Malraux. François Mauriac, ce n'est pas Bernard Tapie. Et monsieur Sarkozy ce n'est pas le général de Gaulle", a insisté Ségolène Royal, déclenchant les applaudissements de la foule.
C'est la seule fois dans son discours d'une heure que la candidate socialiste, tailleur blanc sur t-shirt rouge, a cité nommément son adversaire de l'UMP, qu'elle a ensuite désigné comme "l'autre candidat" ou "le candidat de la droite".
Avant elle sur scène, le groupe des "Têtes raides" entonnait "Paris sera beau, l'Hexagone sera beau"... si la candidate socialiste l'emporte dimanche. "C'est quand le bonheur", s'interrogeait de son côté le chanteur Cali, l'un des organisateurs de l'événement.
"Aujourd'hui, je le sens (...) il y a dans la France (...) une même forme de colère qui gronde" qu'il y a 39 ans, a déclaré Ségolène Royal dans un stade où la gauche avait tenu meeting, le 27 mai 1968, en plein mouvement estudiantin et ouvrier.
"AIMONS-NOUS LES UNS LES AUTRES!"
"Moi, je ne souhaite pas que la France parvienne à cet état de blocage pour précisément susciter comme en Mai 1968 des révoltes, des revendications, des grèves qui ont tout bloqué tout simplement parce que le pouvoir refusait d'écouter et de redistribuer les richesses des Trente Glorieuses", a-t-elle insisté.
"Il faut garder son calme, garder son sang-froid et réformer la France avant qu'elle ne se soulève", a plaidé Ségolène Royal.
"Que le candidat de la droite relise donc le général de Gaulle. Ce sont ses propres analyses et elles se situent à une autre altitude. Il a dit cela, que la société voulait le dialogue et la participation", a-t-elle poursuivi.
Ségolène Royal a également accusé Nicolas Sarkozy, numéro deux du gouvernement sortant, de vouloir "maquiller" le bilan de cinq années de droite.
Et comme ce "n'est pas tâche facile", le candidat de l'UMP "sans vergogne" réécrit "l'Histoire, capte celles des autres (...) pour brouiller les pistes".
Devant les responsables de la "gauche plurielle" - membres des Verts, du PCF ou du PRG -, elle a défendu sa "valeur travail" face au "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy.
"La valeur travail n'est pas un artifice de discours, la valeur travail c'est d'abord payer le travail à sa valeur", a-t-elle déclaré.
"Je ne veux plus voir ces femmes en pleurs devant les grilles de leurs entreprises fermées, les regards des ouvriers licenciés sans protection. Et ceux qui philosophent sur la valeur travail, ont -ils vu ces citoyens là ?".
Si elle accède à l'Elysée, la candidate socialiste a promis "une République apaisée, une République du respect". "Je propose que la France puisse avancer sans perdre son temps, sans être bloquée, sans dresser les Français les uns contre les autres, en un mot sans violence".
"Voilà la responsabilité demain de la présidente de la République. Voilà la seule façon de diriger la France et de protéger la paix civile", a-t-elle insisté, appelant les Français à se prendre la main pour "faire gagner la France".
"La voulez-vous la victoire?", a-t-elle lancé à la foule. "Alors en avant, rassemblons-nous, prenons-nous la main, aimons-nous les uns les autres, construisons ensemble. Vive la République, vive la France".
"Je n'attends pas un ralliement". Ségolène Royal a, la première, pris la parole, comme convenu entre les équipes de campagne. Elle a remercié François Bayrou d'avoir accepté le débat. "Plutôt que de parler de débat je préfère dire dialogue", a estimé la candidate socialiste. "Il se déroule en toute clarté", a-t-elle souligné, avant d'ajouter : "Il m'a semblé interessant de voir sur quels thèmes nous pouvons faire un bout de chemin ensemble". "Je n'attends pas un ralliement, car ce n'est pas ce qu'attendent les électeurs". "Mais, sur un certain nombre de sujets difficiles, nous pouvons faire emerger un certain nombre de convergences, qui vont permettre à la France de se redresser", a déclaré la candidate socialiste. Pour François Bayrou, "rien n'est plus nécessaire dans la vie politique française que de faire bouger les lignes". Il a rappelé "avoir dit à Nicolas Sarkozy qu'il était prêt à débattre avec lui." "De ce débat, il ne sortira pas de ralliement", a d'emblée precisé le leader centriste.
Convergence sur la réforme des institutions. Ségolène Royal a rappelé qu'elle met "au permier rang de la rénovation de la vie démocratique" la démocratie participative. Mais elle a aussi décliné ses propositions de IVème République : la suppression du 49-3, la réforme des institutions, les jurys citoyens. Elle a également souhaité l'organisation d'un référendum sur une nouvelle République.
François Bayrou a estimé qu'il fallait "bâtir le pluralisme". Il a rappelé son attachement à l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives. Et sa volonté de réformer le Parlement, contre "la concentration des pouvoirs". Ségolène Royal a rappelé que ces propositions figuraient dans son Pacte présidentiel. Et ajouté qu'elle réformerait le Sénat, "pour y permettre l'alternance". Le candidat de l'UDF a lui aussi fortement critiqué les institutions de la Veme République, estimant que "ça suffit, les pouvoirs concentrés dans une seule personne".
Une loi contre la concentration des médias. François Bayrou a également rappelé ses critiques contre la concentration des médias, en soulignant les difficultés d'organiser ce débat. "A qui cela peut-il nuire, que comme candidats, nous discutions ensemble du pays ? " Ségolène Royal a affirmé que les mesures anti concentration des médias figurent dans son Pacte présidentiel. "J'ai dû mal lire", a plaisanté François Bayrou. Ségolène Royal et François Bayrou ont, tous deux, rappelé leur attachement à une loi qui change les règles sur ce point.
Désaccords sur la politique économique européenne. Mais le président de l'UDF a fait part, pour la première fois depuis le début du débat, de deux désaccords. Selon lui, l'idée d'un smic européen "n'est pas sérieuse". De même, sur la Banque centrale européenne, il a exprimé son désaccord avec un euro faible, qui pourrait "affaiblir l'économie française". La candidate socialiste a, elle, estimé que le smic européen était un "principe" qu'il ne fallait pas abandonner. "C'est une question de protection des salariés", a-t-elle affirmé. Elle a également critiqué "la faiblesse de volonté politique de l'Union européenne" par rapport à la BCE.
La question de la dette. "Si on voulait schématiser le débat, on a des convergences du point de vue institutionnel, mais je suis en désaccord avec la vision économique de Ségolène Royal", a critiqué François Bayrou. Selon lui, les promesses de Ségolène Royal, sont "un déficit considérable pour nos dépenses publiques". Il a aussi estimé que donner de l'argent à certaines catégories de Français "ça ne marche pas"."Sur les questions économiques, nous avons des désaccords", a concédé Ségolène Royal. Mais "je ne suis pas une femme de dogme", a-t-elle estimé, rappelant la démarche des débats participatifs qui ont constituté la première phase de sa campagne. La nouvelle croissance économique s'appuie sur "la compétitivité économique" mais aussi sur "la compétitivité sociale".
"Dans votre projet, vous en revenez trop souvent à l'idée que l'Etat peut faire les choses à la place de la société", a critiqué François Bayrou. "Vous êtes un excellent défenseur du Pacte présidentiel", a plaisanté Ségolène Royal, ajoutant que l"étatisme" n'était pas dans son projet. "Ce n'est pas l'Etat qui va faire la sécurité sociale professionnelle, ce sont les partenaires sociaux", a-t-elle précisé. "C'est en faisant des économies sur des dépenses mal orientées" que l'on va réformer, selon la candidate socialiste. "Toutes les dépenses publiques proposées dans le Pacte rapportent plus qu'elles ne coûtent", a-t-elle conclu.
35 heures. François Bayrou a reproché à Ségolène Royal d'avoir changé d'avis sur les 35 heures, en prônant une généralisation. "Je suis en désaccord sur ce point", a-t-il precisé. La candidate socialiste a rappelé que les 35 heures sont "un progrès humain considérable" et que leur application avait permis "une modernisation des entreprises." François Bayrou a estimé qu'"en dehors de la généralisation, les trois principaux candidats disaient à peu près la même chose" : aucun candidat n'a proposé l'abrogation de la loi sur les 35 heures, car "des entreprises et des familles ont trouvé un équilibre dans cette loi". D'éminents généticiens reviennent sur les propos de Nicolas Sarkozy et apportent leur soutien à Ségolène Royal. |
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Les propos de Nicolas Sarkozy [« J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile… » ou « Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense." ] ont appelé des commentaires de généticiens, comme Axel Kahn, sur les ondes de quelques radios ou dans les pages de quelques journaux, et, en attendant la réaction des sociétés savantes (il y en a huit, dont la Société Française de Génétique et la Société Française de Génétique Humaine) sur un sujet qui devraient les rappeler à de douloureux souvenirs, il semble utile aux signataires de ce texte de s’adresser à l’opinion. Il faut rappeler que cette question de l’hérédité, comme déterminant possible de faits sociaux, est une vieille histoire dans laquelle la génétique balbutiante des années 20-30 s’est fâcheusement compromise. Mais le développement de cette discipline a permis, avec le temps, de prendre conscience et de mesurer l’ampleur des simplifications abusives et des aberrations auxquelles certains de ses disciples s’étaient laissés aller durant cette période. 1. Un peu d’Histoire : - Depuis 1869 et la publication par Francis Galton de l’ouvrage sur « l’hérédité du talent », tout un courant faisant indûment appel au Darwinisme, sous la forme dite du « Darwinisme social », prétend que les maux dont souffre la société, le paupérisme, l’alcoolisme, les déviances sexuelles, les pathologies psychiatriques, seraient d’origine naturelle, donc de naissance car déterminées par l’hérédité qui a pris ensuite le nom de génétique (le développement de la génétique moderne ne datant que des années 1910-1920). - A partir de ce point de vue, Galton en 1883 et bien d’autres (Weismann et Haeckel en Allemagne, Gobineau, l’un des initiateurs du concept de race aryenne, et Vacher de Lapouge en France), ont développé un Eugénisme qui consistait à dire que, si toutes ces tares étaient d’origine génétique, il convenait d’en tarir la source : les américains, les suédois et les allemands entreprirent des stérilisations forcées, parfois massives ; les nazis allèrent plus loin en 1934 avec l’éradication par euthanasie. Les anglais, au nom de l’Habeas Corpus, ne firent rien. - En France, ce type d’opinion a toujours été minoritaire et le fait de cercles d’extrême droite : notre prix Nobel de médecine, Charles Richet, soutenu par un autre prix Nobel, Alexis Carrel, proposa en 1919 « la suppression des anormaux » et leur collègue, le Dr Binet-Sanglé leur en suggéra le moyen par « l’utilisation du gaz ». Mais sous Vichy, les seules mesures prises seront de type nataliste et non eugénique. Toujours est-il qu’il convient, devoir de mémoire et conscience citoyenne obligent, de connaître son Histoire. 2. Un peu de génétique : Les généticiens passent leur temps à démontrer au laboratoire, et à enseigner à leurs étudiants, que si « rien de biologique n’existe sans les gènes », il est absurde d’imaginer que « tout est dans les gènes », cela vaut pour l’intelligence, le génie ou la sexualité et ses déviances. De la même manière, il est absurde de considérer que tout le Requiem de Mozart est dans sa partition, puisque ce qu’on entend dépend aussi des interprètes, de leurs instruments et du chef d’orchestre. Les gènes (la partition) ne suffisent donc pas à déterminer un caractère complexe comme un comportement, cognitif ou sexuel, car le vécu (l’orchestre et les instruments), en l’occurrence, l’éducation, l’apprentissage ou le manque d’apprentissage, viennent superposer leurs effets, de la même façon que les couches répétées de neige viennent enrober les reliefs rocheux au point de pouvoir en « effacer » les formes. On sait qu’il existe des facteurs génétiques de risque pour le diabète ou l’obésité, mais même ici, le généticien ne dira pas que c’est de naissance, puisque la maladie suppose, pour se développer, l’adjonction de nombreux facteurs de risque du milieu. Si des facteurs de risque peuvent éventuellement exister, encore qu’on n’en a pas le moindre début de preuve, pour le suicide ou la pédophilie, il serait de toute façon absurde de dire que « c’est de naissance ». Dire cela revient à simplifier outrageusement le problème en réduisant sa causalité à un déterminisme génétique supposé et non démontré, alors qu’il existe un déterminisme social ou sociétal évident, massif et accessible à la connaissance : on ne peut disculper la société de sa responsabilité dans le suicide ou la pédophilie en faisant appel à d’hypothétiques facteurs génétiques de risque. Pour prendre un exemple tragiquement récent, la société américaine ne saurait éviter d’analyser ses propres responsabilités dans la tuerie du campus de Virginia Tech au motif que le tueur était dépressif et violent et qu’il pourrait peut être y avoir des facteurs génétiques de risque. Est-il besoin aussi de rappeler qu’il est possible d’agir sur les facteurs du milieu par l’action sociale ou éducative alors qu’il serait difficile d’agir sur des facteurs génétiques, à moins de retomber dans les errements du passé rappelé ci-dessus ? 3. Que penser de ces propos ? Soit il s’agit de propos délibérés, soit il s’agit de propos maladroits. La première hypothèse serait grave car elle signifierait qu’ils sont destinés à un frange très extrême de l’électorat et, au demeurant, « maladroits car bien à droite » et pouvant indisposer une fraction beaucoup plus majoritaire de cet électorat (il suffit de considérer la réaction immédiate de l’église catholique, traditionnellement opposée à toute forme d’eugénisme). La seconde, la maladresse, est plus vraisemblable, mais n’en est pas moins inquiétante si on considère que cette réaction spontanée traduirait alors le fond de la pensée de Nicolas Sarkozy sur le déterminisme de certains des maux tragiques de notre société. Ceci semble bien confirmé par les propos additifs des jours suivants ; ce type de pensée à l’Elysée constituerait là aussi une rupture avec la tradition française. Signataires : * Jean-Louis Serre, professeur de génétique à l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, membre du conseil d’administration de la SFGH (Société française de génétique humaine). * Bernadette Limbourg-Bouchon, professeur de génétique à l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, secrétaire générale de la SFG (Société française de génétique). |
27 avril 2007 - n° 94 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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